L'alternance a toujours été un levier majeur pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes tout en répondant aux besoins des entreprises en termes de compétences. Le dispositif d’aide financière mis en place par le gouvernement a encouragé de nombreuses entreprises à recruter des alternants, que ce soit en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Toutefois, des changements récents viennent modifier ce paysage.
En effet, à partir de janvier 2024, l’aide exceptionnelle à l’embauche, qui avait été mise en place dans le cadre du plan de relance économique, est maintenue pour les contrats d’apprentissage mais ne sera plus appliquée pour les contrats de professionnalisation. Examinons plus en détail ce que cela implique pour les entreprises et les jeunes en recherche d'alternance.
Une aide maintenue pour les contrats d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage permet aux jeunes de suivre une formation en alternant des périodes de cours en centre de formation et des périodes en entreprise. Ce type de contrat, largement plébiscité par les entreprises, bénéficie d’une aide substantielle.
Le gouvernement a choisi de maintenir l'aide exceptionnelle à l'embauche d'apprentis jusqu'en 2027, prolongeant ainsi un dispositif qui a porté ses fruits. Cette aide consiste en une subvention pouvant aller jusqu'à 6 000 euros pour la première année d'apprentissage, versée à toutes les entreprises qui recrutent un apprenti, sans condition de taille ou de secteur. Ce soutien vise à poursuivre la dynamique d’embauche des jeunes en apprentissage, notamment dans des secteurs où le besoin de main-d’œuvre qualifiée est crucial.
Cette mesure incite les entreprises à continuer à former des jeunes en apprentissage, garantissant ainsi une transition fluide entre l'école et le monde du travail.
Fin de l’aide pour les contrats de professionnalisation
En revanche, pour les entreprises qui optent pour le contrat de professionnalisation, la situation est différente. Le contrat de professionnalisation, qui permet aussi d’alterner entre formation théorique et expérience en entreprise, mais avec une approche souvent plus orientée vers des publics plus âgés ou en reconversion, ne bénéficie plus de l'aide exceptionnelle à partir de 2024.
Cette suppression de l'aide pour le contrat de professionnalisation pourrait freiner l’engagement des entreprises à recruter sous ce type de contrat, notamment pour des profils plus qualifiés ou en reconversion professionnelle. Sans cette aide, certaines entreprises pourraient hésiter à investir dans ces types de contrats, qui impliquent souvent des salaires plus élevés et des formations plus coûteuses.
Les entreprises devront donc reconsidérer leur stratégie de recrutement en alternance et évaluer si le contrat d'apprentissage reste plus avantageux pour leurs besoins.
L’impact sur les jeunes en recherche d’alternance
Pour les jeunes qui recherchent une alternance, ce changement de politique pourrait réorienter leurs recherches vers le contrat d'apprentissage, qui reste plus attractif pour les entreprises grâce à l’aide financière. Les secteurs historiquement plus portés vers les contrats de professionnalisation, comme le commerce ou la gestion, pourraient être plus sélectifs dans leurs offres ou revoir leur nombre d’embauches.
Toutefois, le maintien de l’aide pour les apprentis signifie que les jeunes en quête de formation dans des domaines techniques ou professionnels auront toujours des opportunités solides pour accéder au marché du travail via l'alternance.
Une nécessité d'adaptation pour les entreprises
Avec ces évolutions, les entreprises devront adapter leur stratégie d'alternance en fonction de leurs besoins et des avantages offerts par les différents types de contrats. Pour les petites entreprises ou celles ayant des contraintes budgétaires, le contrat d'apprentissage sera probablement privilégié. En revanche, pour celles souhaitant attirer des profils plus qualifiés ou en reconversion, le contrat de professionnalisation pourrait toujours rester pertinent, même sans l'aide exceptionnelle.
Il est donc essentiel pour les entreprises de bien comprendre ces nouvelles règles afin de maximiser les bénéfices de l'alternance tout en optimisant leurs coûts.
Conclusion
Le maintien de l’aide pour les contrats d’apprentissage est une bonne nouvelle pour les jeunes et les entreprises, mais la fin de l’aide pour les contrats de professionnalisation pourrait réduire certaines opportunités. Les entreprises devront ajuster leurs stratégies de recrutement en alternance pour continuer à former des talents tout en s’adaptant aux nouvelles conditions financières. Quant aux jeunes, ils devront être attentifs aux opportunités disponibles et choisir le type de contrat qui correspond le mieux à leur parcours professionnel.
Publié le lundi 21 octobre 2024
Auteur
Mathéo Lamblin
CEO